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D’un village de pêcheurs à nos jours

Chemin historique de Sainte-Adresse

Pour vous permettre de parcourir le chemin historique de Sainte-Adresse, la Ville a réalisé des guides que vous pouvez télécharger, ou récupérer en Mairie.

Les origines de Sainte-Adresse

Les origines de Sainte-Adresse

Sainte-Adresse en 1856

Saint-Denis-Chef-de-Caux, devenu Sainte-Adresse, était la dernière valleuse du Pays de Caux, où résidait depuis le Moyen-Âge, une population de paysans et de pêcheurs. Le village se nichait entre mer et falaise, sur le bord de l’estran, là où quelques siècles plus tard surgit en peu de temps les belles villas du quartier du Nice-Havrais. Il était abrité vers l’ouest par un promontoire, formant un cap qui s’étendait jusqu’à l’actuel banc de l’éclat. Son église paroissiale était nichée au creux de cet arc protecteur.

Lentement miné par les flots, ce cap se désagrégea au XIVe siècle sous les coups de butoir d’une violente tempête. La mer se fraya un passage entre les amoncellements de roches et  provoquant peu à peu la dislocation du sol. L’église, le cimetière et le village furent ainsi rapidement emportés par les eaux.

Il n’en resta rien, sinon un souvenir précis. En 1373, le roi Charles V prescrivit la reconstruction de l’église sur un terrain donné par le seigneur de Vitanval, Robert de Noire Pel, dans le vallon où la population sinistrée s’était alors réfugiée. L’église construite à cet endroit, consacrée à Notre-Dame, avec son petit cimetière, est connue par divers tableaux, dont l’œuvre célèbre de Claude Monet, peinte en 1867 et intitulée Rue à Sainte-Adresse.

Le vallon devint ainsi le cœur du village, le principal lieu d’habitat. De nombreuses sources sourdaient de la falaise et contribuaient à son agrément et à son activité. Lorsque François 1er ordonna en 1517 la construction du Havre-de-Grâce, elles furent cependant en partie captées et canalisées jusqu’à la fontaine de l’Hôtel de Ville sur décision du gouverneur royal, Guyon Le Roy du Chillou, provoquant aux dires des habitants « l’assèchement des lavoirs et la ruine des moulins de Sainte-Adresse » !

Sainte-Adresse à partir du XIXe siècle

Le développement de la grande ville portuaire voisine, fit progressivement de Sainte-Adresse un lieu de villégiature qui se développa, dès le début du XIXe siècle. Le calme de cette vallée verdoyante, la beauté des ciels de l’estuaire attirèrent les peintres, les hommes de lettres, l’intelligentsia de l’époque.

La seule route d’accès venant du Havre partait du carrefour des Quatre-Chemins, dans le quartier des Brindes et passait au pied de la cavée de Sanvic (aujourd’hui rue Cochet). C’était le passage obligé, très fréquenté, siège de perpétuels glissements de terrain qui nécessitaient en permanence des travaux d’entretien grevant lourdement le modeste budget de Sainte-Adresse.

On parvenait ainsi dans l’axe du vallon : le chemin du Carreau, qui deviendra rue du Havre le 21 août 1850 et gardera ce nom jusqu’en 1970. C’était la rue principale ; elle décrochait au bout d’un kilomètre comme une baïonnette ou une “broche à rôtir” en atteignant la rue des Phares, se poursuivant dans le vallon pour atteindre le Carreau et son ruisseau, puis remontait en serpentant dans le fond du vallon, dessinant une grande courbe qui l’amenait jusqu’au plateau de Bléville.

Au sud, un simple chemin emprunté par les pêcheurs et les promeneurs permettait de se rendre à la grève. Cette rue de la Mer, il fallut l’élargir, car c’est de ce côté que se fit l’agrandissement du village dans la première moitié du XIXe siècle. En effet, des particuliers aisés y construisirent quelques maisons dans ce nouveau quartier qui a conservé le souvenir d’un journaliste, pamphlétaire, homme de lettres prolifique, Alphonse Karr.

Mais si le village s’embellit ainsi harmonieusement dans le vallon, l’arrivée de Georges Dufayel, homme d’affaires parisien et propriétaire de grands magasins, lui donna un développement inattendu. S’étant rendu propriétaire des terres de basses falaises où ne résidait plus que le souvenir de Saint-Denis-Chef-de-Caux, il fit construire en quelques années un Palais des Régates, un Palais du Commerce, une trentaine de splendides villas, l’immeuble du Nice-Havrais qui domine ce nouveau quartier résidentiel et enfin l’Hôtellerie qui aura le privilège d’être le siège du gouvernement de la Belgique au cours de la Grande Guerre.